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La Sicile possède une identité culinaire unique au monde, façonnée par des siècles d’influences multiples. Des arancini croustillants aux cannoli fourrés de ricotta, chaque bouchée raconte une histoire millénaire. Cette gastronomie marie les produits de la mer aux trésors de la terre sicilienne, chaque région cultivant ses propres traditions culinaires.
Les influences culturelles de la cuisine sicilienne
Positionnée au carrefour de la Méditerranée, la Sicile a vu défiler les Grecs, les Romains, les Arabes, les Normands, les Espagnols et les Français. Chaque civilisation a créé une mosaïque de saveurs unique.
L’héritage arabe, présent du IXe au XIe siècle, reste particulièrement visible. Les conquérants musulmans ont introduit :
- Les agrumes qui parfument les plats
- La canne à sucre qui a transformé la pâtisserie
- Le riz et l’art de travailler les pâtes sèches
Cette influence se retrouve dans l’utilisation généreuse du sucre, des épices comme la cannelle et le safran, ainsi que dans la tradition du couscous à Trapani.
Les Grecs et les Romains avaient posé les fondations avec l’huile d’olive extra-vierge, le vin et les céréales. Les communautés juives ont enrichi le patrimoine avec leurs techniques de conservation et leurs plats à base d’abats. Les Espagnols ont importé le chocolat. Les cuisiniers français des familles nobles, appelés « monsù », ont apporté une touche de raffinement à la pâtisserie.
Cette fusion crée une cuisine aux multiples visages : sucrée-salée, terre-mer, pauvre-noble. L’aigre-doux caractéristique témoigne de cet héritage arabe. L’utilisation abondante de ricotta et de fromages pecorino rappelle les traditions pastorales méditerranéennes.
La street food sicilienne : manger sur le pouce comme les locaux
La rue constitue le théâtre d’une gastronomie populaire authentique, accessible et savoureuse. Les marchés historiques de Palerme, comme Ballarò, la Vucciria et le Capo, vibrent de ces saveurs. Les vendeurs y pratiquent encore « l’abbanniata », cette façon typiquement sicilienne de vanter leurs produits en criant leur fraîcheur.
Les arancini, emblème de la Sicile
Ces boulettes de riz panées et frites tirent leur nom de leur forme et couleur dorée, évoquant une petite orange (arancia). À Palerme, on dit « arancina » au féminin, tandis qu’à Catane, « arancino » au masculin prévaut.
La forme varie selon les régions : sphérique à l’ouest, conique à l’est symbolisant l’Etna. La garniture traditionnelle se compose de riz au safran farci de ragoût de viande, petits pois et mozzarella. Les variations incluent :
- Au beurre avec béchamel, jambon et mozzarella
- Aux épinards pour une touche végétarienne
- Au fromage pour les amateurs de fromage fondu
- Aux aubergines pour une note méditerranéenne
Les origines remontent au Xe siècle, lorsque les Arabes apportèrent le riz en Sicile. Les Siciliens en dégustent à toute heure. L’extérieur doit être croustillant et doré, tandis que l’intérieur reste fondant et parfumé.
Le sfincione et les panelle de Palerme
Le sfincione représente la pizza typique de Palerme. Son nom dérive du latin « spongia » (éponge), en référence à sa pâte moelleuse et aérée. La pâte est recouverte d’une sauce tomate parfumée, d’oignon émincé, d’anchois, de chapelure grillée et de caciocavallo râpé. Certaines versions ajoutent des câpres.

Les panelle constituent l’autre pilier de la street food palermitaine. Ces galettes de farine de pois chiches frites possèdent une origine probablement arabe. On fait bouillir de l’eau avec de la farine de pois chiches jusqu’à obtenir une consistance pâteuse, puis on laisse refroidir et durcir. La pâte est découpée en formes rectangulaires avant d’être frite.
Les panelle se dégustent dans un petit pain au sésame, souvent accompagnées de « crocchè » (croquettes de pommes de terre). Ce sandwich, appelé « pane e panelle », coûte quelques euros et constitue un repas complet.
Les antipasti et entrées traditionnelles
La tradition sicilienne accorde une place d’honneur aux entrées. Ces antipasti, riches en saveurs et en histoire, constituent souvent de véritables plats à part entière.
La caponata, la ratatouille sicilienne aigre-douce
La caponata incarne l’art sicilien de l’aigre-doux. Ce plat d’aubergines combine l’héritage arabe et l’influence espagnole. Les aubergines coupées en cubes sont frites, puis mijotées avec céleri, tomates, olives, câpres, oignons dans une sauce vinaigrée sucrée avec du sucre ou du miel. Les amandes ou les pignons grillés apportent une touche de croquant.
Chaque famille sicilienne possède sa recette de caponata, transmise de génération en génération. Certaines ajoutent des raisins secs, du cacao amer, ou des anchois. La caponata se déguste tiède ou froide, en antipasto, en accompagnement ou même sur une bruschetta.
Les involtini di melanzane et autres antipasti
Les involtini di melanzane (roulés d’aubergines) se composent de fines tranches d’aubergines grillées, farcies d’un mélange de ricotta, parmesan, ail, basilic, puis roulées et cuites au four avec de la sauce tomate.
D’autres antipasti siciliens incluent :
- Sarde a beccafico : sardines farcies de chapelure, pignons, raisins secs, enroulées et cuites au four
- Polpette di melanzane : boulettes d’aubergines aux herbes et fromage
- Insalata di mare : salade de fruits de mer
- Caponata di pesce spada : variation de caponata à l’espadon
Ces entrées témoignent de la capacité sicilienne à transformer des ingrédients simples en créations raffinées.
Les primi piatti : pâtes et risotti à la sicilienne
Les pâtes représentent le cœur de la cuisine sicilienne. Contrairement au nord de l’Italie où dominent les pâtes fraîches, la Sicile privilégie les pâtes sèches, héritage de la tradition arabe.
La pasta alla Norma, symbole de Catane
La pasta alla Norma incarne Catane. Créée en hommage à l’opéra « Norma » de Vincenzo Bellini, enfant de la ville, ce plat célèbre l’aubergine sicilienne.
Les ingrédients essentiels sont :
- Pâtes (généralement des rigatoni ou des maccheroni)
- Aubergines frites
- Sauce tomate au basilic frais
- Ricotta salata râpée
La préparation exige de l’attention : les aubergines doivent être frites à la perfection pour obtenir une texture fondante à l’intérieur et légèrement croustillante à l’extérieur. La ricotta salata, râpée sur le dessus, apporte un contraste salé parfait.
La pasta con le sarde, trésor de Palerme
La pasta con le sarde représente l’une des recettes les plus emblématiques et complexes de la cuisine sicilienne. Ce plat marie la mer et la terre dans une harmonie surprenante.
Les ingrédients principaux incluent :
- Sardines fraîches
- Fenouil sauvage (ou cultivé)
- Raisins secs
- Pignons
- Anchois
- Safran
- Oignon
La préparation débute par la cuisson du fenouil dans l’eau bouillante. Cette eau parfumée servira à cuire les pâtes. Les sardines fraîches sont nettoyées et préparées. Une partie est sautée avec oignon, anchois, pignons et raisins secs réhydratés. Le safran donne sa couleur dorée caractéristique.
Les bucatini ou les perciatelli se marient parfaitement à cette sauce dense et parfumée. Certaines versions ajoutent de la chapelure grillée sur le dessus pour un contraste de texture.
Le pesto trapanese et les busiate
Le pesto trapanese, originaire de Trapani, diffère radicalement du pesto génois. Cette sauce crue se compose de tomates fraîches, amandes, basilic, ail, huile d’olive et pecorino. Les ingrédients sont pilés ensemble dans un mortier (ou mixés) pour créer une sauce rouge vibrante, fraîche et parfumée.
Les busiate, pâtes typiques de Trapani en forme de spirale allongée, sont traditionnellement préparées à la main en enroulant la pâte autour d’une tige de roseau. Leur forme capture parfaitement le pesto.
Les pasta al forno et autres primi
Les pasta al forno (pâtes au four) sont omniprésentes dans les foyers siciliens, particulièrement lors des repas dominicaux. La pasta ‘ncasciata combine pâtes, viande hachée, aubergines frites, œufs durs, fromages (caciocavallo, pecorino), le tout cuit au four dans un moule qui crée une croûte dorée.

Autres primi traditionnels :
- Pasta con i broccoli arriminati : pâtes aux choux-fleurs, anchois, raisins secs, pignons et safran
- Pasta chi vruoccoli arriminati : similaire mais avec du chou romanesco
- Pasta con i tenerumi : pâtes aux feuilles de courgette
- Riso al forno : riz au four avec boulettes de viande
Les secondi piatti : poissons et viandes
La position insulaire de la Sicile fait du poisson un protagoniste incontournable, mais les traditions pastorales et montagnardes garantissent également une place importante à la viande.
Le pesce spada (espadon) sous toutes ses formes
L’espadon règne dans les mers siciliennes, particulièrement dans le détroit de Messine. Sa pêche traditionnelle, pratiquée depuis l’Antiquité, utilise encore aujourd’hui des techniques ancestrales.
Les préparations d’espadon sont multiples :
- Involtini di pesce spada : roulés d’espadon farcis de chapelure, câpres, raisins secs et pignons
- Pesce spada alla ghiotta : espadon mijoté avec tomates, olives, câpres et céleri
- Braciole di pesce spada : tranches d’espadon grillées simplement, parfumées au citron et à l’origan
La chair de l’espadon, ferme et savoureuse, supporte bien les cuissons intenses et les sauces riches.
Le tonno rosso et autres poissons
Le thon rouge, pêché selon la méthode traditionnelle de la « mattanza » (particulièrement à Favignana), fait l’objet de préparations variées. Chaque partie du poisson est utilisée :
- Ventresca (ventre) grillée ou en conserve
- Bottarga (œufs séchés) râpée sur les pâtes
- Buzzonaglia (morceaux variés) en sauce
- Cuore (cœur) et altre frattaglie en ragoût
La sardine, poisson du peuple par excellence, se prépare de multiples façons : a beccafico, frites, marinées, en sauce. Les anchois frais se dégustent marinés au citron (alici marinate) ou frits.
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Les viandes : agneau, porc et lapin
Les traditions pastorales siciliennes, particulièrement dans les zones intérieures et montagneuses, ont développé une cuisine de viande riche et savoureuse.
L’agneau se prépare de multiples façons :
- Agnello al forno con patate : agneau rôti aux pommes de terre et romarin
- Agnello alla cacciatora : agneau chasseur, mijoté avec vin, tomates et aromates
- Agnello con piselli : agneau aux petits pois, plat printanier
Le porc donne naissance à une charcuterie de qualité. La salsiccia sicilienne, assaisonnée de graines de fenouil, se grille ou se cuisine en sauce. Le lapin (coniglio all’agrodolce) se prépare aigre-doux, avec vinaigre, sucre, olives et câpres.
La carne di cavallo (viande de cheval)
À Catane, la viande de cheval occupe une place importante. Cette tradition, moins répandue dans le reste de l’Italie, s’explique par des raisons historiques et économiques. La viande de cheval, maigre et savoureuse, se prépare en ragoût, en steaks grillés ou en boulettes.
Les desserts siciliens : une explosion sucrée
La pâtisserie sicilienne atteint des sommets de créativité et de gourmandise. L’héritage arabe se manifeste pleinement dans l’usage généreux du sucre, des amandes, du miel et des épices.
Les cannoli, icône absolue
Les cannoli représentent la Sicile dans le monde entier. Ces tubes croustillants de pâte frite, fourrés de ricotta sucrée, incarnent le génie pâtissier sicilien.
La préparation des cannoli exige du savoir-faire. La pâte, composée de farine, beurre, vin blanc et sucre, est étalée finement et découpée en disques. Ces disques sont enroulés autour de tubes métalliques puis frits jusqu’à obtenir une couleur dorée et une texture croustillante.
La garniture traditionnelle utilise de la ricotta de brebis, égouttée et travaillée avec du sucre jusqu’à obtenir une crème lisse et aérée. Certains ajoutent des pépites de chocolat, des fruits confits ou des pistaches hachées aux extrémités.
Règle d’or : les cannoli doivent être garnis au dernier moment pour que la coque reste croustillante. Un cannoli préparé à l’avance devient mou et perd tout son intérêt.
Les variations régionales apportent des nuances : cannoli palermitains (plus grands), cannoli de Piana degli Albanesi (ricotta de brebis particulièrement crémeuse), mini cannoli pour l’apéritif.
La cassata siciliana, reine baroque
La cassata siciliana représente l’apogée de la pâtisserie baroque sicilienne. Ce gâteau complexe, visuellement spectaculaire, marie génoise, ricotta sucrée, pâte d’amande verte (pasta reale) et glaçage au sucre, le tout décoré de fruits confits colorés.
L’histoire de la cassata remonte aux Arabes, qui ont introduit la canne à sucre. Les religieuses des couvents palermitains l’ont perfectionnée au fil des siècles. La cassata se prépare traditionnellement pour Pâques.
Les composants essentiels sont :
- Pan di Spagna (génoise) imbibée de liqueur
- Ricotta sucrée mélangée à des pépites de chocolat
- Pasta reale (pâte d’amande) verte recouvrant le gâteau
- Glaçage blanc au sucre
- Fruits confits pour la décoration
L’assemblage ressemble à une architecture : couches de génoise alternées avec ricotta, le tout enrobé de pâte d’amande puis glacé. La cassata doit être préparée au moins un jour à l’avance pour permettre aux saveurs de se mélanger.
La frutta martorana et autres douceurs
La frutta martorana (fruits en pâte d’amande) représente un art à part entière. Ces imitations de fruits, si réalistes qu’elles trompent l’œil, sont préparées avec de la pâte d’amande colorée et modelée à la main.
Cette tradition remonte aux religieuses du couvent de la Martorana à Palerme, qui créaient ces fruits pour décorer leur jardin lors de visites importantes. Aujourd’hui, chaque pâtisserie sicilienne expose ses créations : pommes, poires, figues de Barbarie, fraises, champignons, petits pains…
Autres desserts incontournables :
- Granita : glace pilée parfumée (citron, amande, café, pistache, mûre)
- Brioche col tuppo : brioche en forme de chignon pour accompagner la granita
- Genovesi : chaussons fourrés à la crème pâtissière
- Biscotti Regina : biscuits aux graines de sésame
- Paste di mandorla : biscuits aux amandes moelleux
Le cioccolato di Modica, chocolat aztèque en Sicile
Le chocolat de Modica constitue une curiosité gastronomique unique. Contrairement au chocolat classique, il n’est pas conché (travaillé longuement à chaud). La préparation suit la méthode aztèque apportée par les Espagnols au XVIe siècle.
Le cacao en poudre est fondu à basse température (40-45°C) avec du sucre. Cette température insuffisante pour faire fondre complètement le sucre crée une texture granuleuse caractéristique. Le résultat : un chocolat friable, aux cristaux de sucre croquants, d’une intensité cacaotée remarquable.
Les parfums traditionnels incluent la vanille et la cannelle. Les chocolatiers modernes ajoutent des variations : piment, sel de mer, agrumes, pistache. Chaque artisan chocolatier de Modica perpétue cette tradition séculaire.
Les spécialités emblématiques par région
La Sicile n’est pas uniforme dans sa gastronomie. Chaque région cultive ses propres spécialités, créant une mosaïque culinaire d’une richesse extraordinaire.
Palerme et l’ouest : influences arabes
Palerme concentre une diversité culinaire impressionnante. L’influence arabe y reste particulièrement visible, tant dans les préparations sucrées que salées.
Au-delà des arancine, du sfincione et des panelle, Palerme propose des spécialités audacieuses. Le « pani câ meusa » (pain à la rate) contient des morceaux de rate et de poumon de veau, d’abord bouillis puis frits dans du saindoux, servis dans un pain au sésame.
Autres spécialités d’abats typiques :
- Babbaluci : escargots dégustés lors des fêtes
- Stigghiole : brochettes d’intestins d’agneau grillées
- Quarumi : tripes de veau bouillies dans un bouillon épicé
Cette tradition culinaire, héritée des communautés juives médiévales, témoigne d’une époque où rien ne se perdait.
Côté sucré, Palerme excelle dans l’art de la cassata et de la frutta martorana. Les pâtisseries regorgent de genovesi, cannoli, et « teste di turco » (brioches farcies de crème).

La province de Trapani pousse plus loin l’héritage arabe. Le couscous y règne. Le thon rouge, pêché selon des méthodes ancestrales lors de la « mattanza », fait l’objet de multiples préparations. La bottarga (œufs de thon séchés) de Favignana constitue un produit d’exception.
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Desserts de Trapani :
- Cassateddi : raviolis sucrés fourrés aux amandes
- Mustazzoli d’Erice : biscuits aux épices et au miel
- Genovesi : chaussons à la crème pâtissière
Le vin Marsala, célèbre fortifié sicilien, est produit dans cette région. Ce vin doux, vieilli en fûts, accompagne les desserts ou se déguste en apéritif.
Catane et l’est : produits de l’Etna
Catane et sa province, dominées par l’Etna, développent une gastronomie profondément liée au volcan. Les sols volcaniques fertiles produisent des fruits et légumes d’une qualité exceptionnelle.
Les marchés catanais offrent un spectacle permanent. Le célèbre marché aux poissons « A’ Piscaria » vibre d’une énergie unique. Cette proximité avec la mer se traduit dans l’omniprésence du poisson.
L’Etna apporte ses trésors uniques. La pistache de Bronte, cultivée sur les pentes du volcan, bénéficie d’une AOP (Appellation d’Origine Protégée).
Caractéristiques de la pistache de Bronte :
| Caractéristique | Description |
|---|---|
| Couleur | Vert éclatant intense |
| Parfum | Intensément aromatique |
| Surnom | « L’or vert » de Sicile |
| Récolte | Tous les 2 ans seulement |
| Utilisation | Granita, glaces, pâtisseries, sauces |
Cette rareté en fait un produit précieux. On la retrouve partout : dans la granita, les glaces, les pâtisseries, les sauces pour pâtes, et même seule, grillée.
Les agrumes de l’Etna possèdent une typicité remarquable. Les oranges sanguines (Tarocco, Moro, Sanguinello), au jus rouge profond, doivent leur couleur aux écarts de température entre le jour et la nuit sur les pentes volcaniques. Le citron de Sicile IGP, cultivé sur la côte ionienne, parfume de nombreux plats.
La granita catanaise fait partie intégrante du quotidien. Le petit-déjeuner à la granita reste un rituel social. On se retrouve avant d’aller travailler pour déguster sa granita accompagnée de brioche.
La pâtisserie catanaise se distingue par ses créations baroques. Les « olivette di Sant’Agata », petits gâteaux en forme d’olive à la pâte d’amande, commémorent la sainte patronne. Les « minnuzze di Sant’Aita » (seins de sainte Agathe) perpétuent une tradition baroque audacieuse. Ces cassatines individuelles en forme de dôme représentent le martyre de la sainte sous forme de pâtisserie.
Syracuse et son territoire développent d’autres spécialités. Les tomates de Pachino IGP, petites, sucrées et intensément parfumées, sont connues mondialement. Les amandes d’Avola, particulièrement parfumées, entrent dans la composition de nombreux desserts. Le vin Nero d’Avola, cépage emblématique sicilien, est largement cultivé dans cette zone.
La « scaccia ragusana » caractérise Raguse. Cette focaccia fourrée aux légumes ou au fromage se décline en versions salées et sucrées.
Chaque ville possède ses trésors gastronomiques :
- Messine et ses « pidoni » (chaussons fourrés)
- Agrigente et ses spécialités aux amandes
- Enna et ses pâtisseries de montagne
- Noto et ses desserts baroques
Cette diversité régionale fait de la Sicile une destination gastronomique inépuisable. Chaque territoire révèle une facette différente d’une île qui a su transformer son histoire tumultueuse en richesse culinaire. Voyager en Sicile, c’est entreprendre un voyage dans le temps et dans les saveurs, où chaque repas raconte une histoire millénaire.
